Retour à l'index

Concepts de base

EAE (l’environnement de l’adaptation évolutionniste)

L’EAE est un principe clef de la sociobiologie, car on ne peut comprendre une règle sociale que si on la met dans son contexte. La sociobiologie dit qu'il ne faut pas étudier les êtres humains ; c'est-à-dire la société et le comportement humain dans leurs environnements actuels mais les mettre dans leurs contextes c'est-à-dire dans l’environnement où ils ont évolués. Il y a 10 mille ans, la société humaine ainsi que son environnement ont radicalement changé. Car à partir de cette date les êtres humains ont commencé à se regrouper en ville, à faire de l’agriculture, à s’habiller avec des vêtements qu’ils ont créés, à utiliser des céramiques ainsi que la domestication des animaux ; c’est ce qu’on appelle la révolution néolithique. Mais avant cela, pendant des centaines de milliers d’années voir des millions d’années (cela dépend des découvertes archéologiques et de ce qu'on définie comme humain) l’homme a vécu dans un environnement social différent, l’homme vivait alors au sein de groupes et de tribus consanguines qui vivaient de la chasse et de la cueillette.
Ainsi comme tout animal, l’homme évolua et s’adapta dans cet environnement et à cet environnement ainsi qu’à ce mode de vie. Son comportement ainsi que ses pulsions se sont forgés et ont évolués pour qu’il vive dans ce mode de vie tribal de chasseur-cueilleur. Ainsi lorsque un sociobiologiste cherche à étudier un comportement humain, il essaye de le mettre dans son contexte c'est-à-dire de ne pas étudier ce comportement dans son environnement actuel seulement, mais dans l’environnement où s’est forgée l’espèce humaine c'est-à-dire dans l’EAE.

Le gène égoïste

Ce principe est la pierre fondamentale de la sociobiologie (pour plus de détails voir le gène égoïste). C’est comme l’unicité du dieu dans les religions monothéiste, c’est la chose qui reste une fois qu’on a désossé la sociobiologie, c’est le cœur de cette théorie. Ce principe dit qu’un organisme individuel, un être vivant (animal, végétal, bactérie, virus ou autre) n'a pratiquement aucune valeur en tant que tel, il n'a même pas pour «fonction première» d'engendrer d'autres organismes, mais de permettre la reproduction de ses propres gènes. Cette thèse est essentielle. Contrairement à ce qu'on imagine spontanément, un être vivant n'est que le «truc» inventé par la nature «pour préserver et répandre les gènes avec le moins de perturbations biochimiques possibles». Un organisme est donc « seulement le véhicule de ses gènes». Il est en quelque sorte à leur service. Afin d'illustrer ce renversement de perspective, Wilson cite le mot de l'écrivain Samuel Butler : une poule, c'est seulement le moyen qu'a trouvé un oeuf pour faire un autre œuf. Un sociobiologiste anglais, Richard Dawkins, a présenté cette thèse de façon catégorique : « Nous sommes des machines à survie, des véhicules-robots aveuglément programmés pour préserver les molécules égoïstes connues sous le nom de gènes».

L’IPM

C’est l’acronyme d'investissement parental mâle, c’est une mesure de l’investissement et du sacrifice que fait le géniteur mâle pour sa progéniture. Lorsqu'on observe le monde animal on voit que chez plusieurs espèces (dont l'Homme) le mâle court derrière la femelle, il essaye de la séduire avec un beau plumage, un chant, de la nourriture, des cadeaux, il est même prêt à s'offrir comme repas seulement pour copuler, alors que la femelle semble réservée et parfois même réfractaire à tout accouplement. Pourquoi ? La raison est très simple. Dans toutes ces espèces animales (l'Homme aussi) le mâle a tout à gagner en copulant, car il peut le faire avec le nombre de femelles qu'il peut, il peut procréer à foison. Par contre, une femelle une fois fécondée restera stérile un laps de temps plus ou moins long. On observe que plus le mâle s'investit dans sa progéniture et diminue ses partenaires et plus la phase de séduction devient moins importante, voir partagée par les 2 géniteurs mâle et femelle (comme c'est le cas chez l'Homme).
Un cas extrême est observé chez l'hippocampe où l'investissement mâle est légèrement supérieur à celui de la femelle car c'est le mâle qui s'occupe des petits en les cachant dans son ventre, chez cette espèce, la femelle fait aussi la cour au mâle. Cet indice est très utile pour étudier les comportements des animaux et surtout les comportements sociaux et sexuels. L’être humain a un IPM relativement élevé par rapport aux autres animaux. Pour notre espèce, le père en général investit beaucoup dans sa progéniture. Ce phénomène est expliqué par le fait que dans notre EAE, un bébé sans père, avec seulement une mère qui pendant des mois est physiquement amoindrie a de fortes chances de ne pas survivre.



 













 

 

 

 

 

 

 

 

"une poule, c'est seulement le moyen qu'a trouvé un oeuf pour faire un autre œuf"
Edward O. Wilson